La météo annonçait beau temps sur Plougastel-Daoulas ce vendredi. Pourtant il s’est mis à pleuvoir averse sur les coups de midi. Une averse drue n’épargnant personne, même ceux qui avaient prévu le ciré au cas où. Mais pas une averse de flotte comme on les connait en pointe de Finistère.
Une averse de larmes ! Pas la larme à l’oeil, mais des seaux de larmes lorsque Maina Galand a levé les bras au ciel. La nouvelle championne de France éclatait en sanglots, ses coéquipières bretonnes l’imitaient. Sur le podium, Gregory Pelleau, l’animateur de la course s’essuyait les yeux d’un Kleenex, son collègue Serge Le Roux en peleurait.
Les dirigeants du Comité de Bretagne chialaient. Les bénévoles chialaient. Dominique Cap, le maire de Plougastel-Daoulas chialait aussi dans les bras de Laurence, la maman de Maïna. Bref tout le monde chialait. Et celui qui écrit ces lignes aussi bien entendu.
Seule Laurence, la maman de Maïna semblait intérioriser sa joie au pied du podium. Quant au papa, Jean-Noël, il était invisible. « Pourvu qu’il n’ait pas fait un malaise », s’inquiéta un supporter. Il n’avait pas encore rejoint l’arrivée, tant la famille avait balisé le terrain, se répartissant un peu partout le long du circuit, jusqu’au papy, 86 ans, à qui Maïna lançait un petit coucou à chacun de ses passages. Que d’émotion, que d’émotion !
Et pourtant cet épilogue ne fut pas le seul évènement de cette journée. Avant cet instant mémorable, il y eu une course de 80 km. Une course éprouvante, dure, qui s’est jouée dès le deuxième tour au cours duquel 13 concurrentes se sont retrouvées devant et parmi elles cinq Bretonnes, Maïna Galand (EC Landerneau), Cedrine Kerbaol (Saint-Renan Iroise Vélo), Célia Le Mouel (VC Saint Malo), Marie Le Net (VC Pontivy) et Jeanne Louise Barbier (VS Ploumagoar).
Une journée qui commençait sous de bons auspices pour le comité de Bretagne. Le titre par équipe étant déjà en bonne voie. « Selon les consignes, nous devions attaquer à chaque tour. Au début ce fut difficile, puis nous avons pris les choses en main dès le deuxième tour en montant la bosse assez vite. Du coup, nous avons tout écrémé. Célia est partie et est restée devant pendant quelque temps. Derrière nous n’avions plus qu’à gérer. Lorsque Célia a été reprise, nous avons recommencé à attaquer, nous sommes arrivées au sprint et Maïna a gagné. Bravo Maïna », expliquait Marie Le Net, médaillée de bronze. Une course d’équipe limpide, payante. Dans ce registre à noter le petit exploit de Cédrine Kerbaol, décrochée dans l’avant dernier tour, accusant 38 secondes de retard sur la ligne d’arrivée à l’entame du dernier tour, elle réussissait à boucher le trou pour finir avec le groupe de tête.
Une matinée mémorable comme on les aime, comme on les adore car elles sont rares. Être prophète en son pays, ce n’est jamais évident. « Maïna avait une pression de ouf ! », analysait Flora, sa soeur qui s’est égosillée pendant toute la course dans son mégaphone, empruntant à chaque tour un gwenogen sur son scooter pour l’encourager à deux endroits différents du circuit. Ah, pu.... ! Que ça fait du bien de chialer.
Albert LE ROUX