La Sportbreizh est vraiment une course « à l’ouest », comme l’a nommée Thierry Lirzin le président de l’AC Léonarde. A l’ouest au sens propre, pour avoir organisé un départ à la Pointe du Raz, territoire le plus à l’ouest du continent européen, à l’ouest au sens figuré en raison de son parcours dantesque avec ses sentiers et ses raidars casse-pattes, à l’ouest encore pour la tournure de la course au cours de laquelle le peloton, emmené par les BIC 2000, joua au chat et à la souris avec onze puis dix échappés pendant près de 110 km. « L’équipe a encore effectué un gros boulot. On a vraiment tremblé lorsqu’on a vu les onze échappés tenir devant. On ne savait pas comment gérer », explique le maillot jaune. Mais reprenons au début, à 14 h sur le site le plus beau du littoral breton. 98 coureurs signaient la feuille d’émargement. Manquaient à l’appel neuf coureurs contraints à l’abandon ou jugés hors-délai la veille.
Onze hommes devant
La Pointe du Raz passée, le peloton flânait en touriste devant la baie des Trépassés. Un petit air de vacances rapidement oublié suite à un raidar qui faisait office de premier grimpeur après seulement 8 km de course. C’est peu après cette côte que le gros coup fut lancé. Onze hommes décidaient de fausser compagnie au peloton, appartenant à certaines écuries amères de la tournure du final de la veille, Charles Herbert et Axel Journiaux du Vendée U Pays de la Loire, Mickael Guichard de Océane Top 16, Fabien Doubey du CC Etupes, Melvin Rullière du VC Rouen, Clément Bomme et Cyrille Patoux de Loudéac, Frédéric Guillemot de Côtes d’Armor Cyclisme Marie Morin, Clément Russo de l'EC St Etienne-Loire, Freddie Guilloux (sélection des Pays de la Loire) et Thomas Chassagne (VC Tulliste).
A la sortie d’Audierne, les onze comptaient 50 secondes d’avance. Ils atteignaient laminute cinquante au tiers de la course. A ce moment-là, les BIC 2000 mirent en route, surtout que devant les ennuis mécaniques et crevaisons venaient perturber l’organisation de l’échappée qui perdait Thomas Chassagne, contraint à l’abandon. Freddie Guilloux et Cyrille Patoux, les mieux placés au général, pouvaient pourtant encore rêver de se disputer un maillot jaune virtuel. Hélas pour eux, virtuel il était et virtuel il le restera, la ligne d’arrivée passée.
Bic 2000 contrôle…
Madouas et sa bande veillaient au grain et l’écart fondit si bien que tous les connaisseurs prévoyaient un regroupement général avec un écart rétréci à la minute au km 63 au passage de Confort. Il apprend vite le jeune Madouas, pas seulement la science de la course mais aussi dans l’art de parler à la presse. Il ne se moquerait pas un peu de nous, le Valentin, en nous expliquant après l’arrivée que lui et ses équipiers ont vraiment tremblé et qu’ils ne savait pas comment gérer la course ?
Les BIC 2000 décidaient de lever le pied à la mi-course. L’échappée reprenait espoir à la vue de l’ardoisier qui indiquait de nouveau 1’ 50’’. Pas pour longtemps. Les Brestois remettaient le couvert à 50 km de l’arrivée. L’échappée lancée après la Baie des Trépassés passait de vie à trépas sur le circuit final (On est d’accord, côté jeu de mot, on peut mieux faire !). Pourtant Fabien Doubey et Axel Journiaux insistaient encore. En vain ! Dans l’avant dernier tour, tout était à refaire. Un dernier coup partait à la cloche sous l’impulsion du Lorientais Vincent Bienfait. Cinq coureurs le suivaient. « J’ai attaqué sans grande conviction, mais on a réussi à prendre 15 secondes et ça a tenu ! » explique-t-il. Sauf qu’une sentinelle du Vendée U en la personne de Marion Gaillard veillait et débouchait aux 400 mètres, remportant sa deuxième victoire de la saison après un critérium à Nantes. Le jeune Tourangeau, qui avoue être plus puncheur que sprinteur, ouvrait le compteur des Vendée U sur cette Sportbreizh 2016. Quant à Valentin Madouas, il sera en jaune pour l’ultime journée. « Pas forcément serein, précise-t-il, mais motivé ».