Une première étape d’une centaine de bornes, pas plus ! Histoire d’avoir une course nerveuse et intéressante pour les spectateurs, Quelques raidars et le passage d’un ou deux sentiers, histoire de faire une première sélection avant d’entamer le Mont qui sacre, à tous les coups, un champion. La formule magique de la Sportbreizh a encore parfaitement fonctionné hier comme d’habitude. A l’arrière, une cinquantaine de coureurs sont arrivés à plus de 7 mn, la sélection a donc eu lieu. Et le vainqueur de l’étape, Florian Dauphin a montré son autorité tout au long de la journée avant d’attaquer à sept kilomètres de l’arrivée, démontrant qu’il avait les capacités pour être à l’étage supérieur cette saison, comme certains de ces prédécesseurs, vainqueurs au Mont Saint-Michel de Brasparts, Valentin Madouas et Jeoffrey Bouchard.
« Passer la ligne en tête, cela me fait un bien fou ! »
Mais le sud-Finistérien courant sous les couleurs de Créa’Actuel Marie Morin U 22, avait l’esprit ailleurs. Cette victoire lui permet de tourner une page interminable de sa vie de coureur. Cinq ans sans franchir une ligne d’arrivée en tête, même si sa victoire au classement de l’Essor Breton le mois dernier a ajouté une très belle ligne à son déjà joli palmarès. « Certains m’avaient encore charrié après l’Essor, comme quoi ce n’était pas une vraie victoire. Cela ne m’avait pas fait très plaisir. Aujourd’hui je sentais à l’approche du final que j’étais encore fort. Le gars de Périgueux (Titouan Margaritat) l'était aussi. Il a attaqué deux fois, j’ai joué à l’intox comme quoi j’étais à fond. Puis j’ai attaqué. Passer la ligne en tête cela me fait un bien fou ! A 100 mètres de la ligne je me suis encore dit : « Il y a un mec qui va me doubler ». J’ai alors vu que j’avais vraiment de l’avance et que c’était bon », expliquait-il la ligne franchie.
« Lorsque tu te sens bien, c’est compliqué chez les amateurs, parce que les courses sont très tactiques et j’ai du mal à garder mon sang froid ».
Cinq ans sans lever les bras sur une ligne d’arrivée, Florian Dauphin ne cherche aucune circonstance atténuante pour expliquer sa longue disette de victoire : « C’est parce que je cours mal. J’ai du mal à garder mon sang froid Lorsque je me sens bien. C'est compliqué chez les amateurs, parce que les courses sont très tactiques ». Son entraineur Jimmy Turgis lui avait dit d’attaquer dès le bas de la côte. Il a attendu qu’un de ses trois compagnons d’échappée dégaine avant lui. Et ce fut Titouan Margaritat, le coureur du CC Périgueux Dordogne, vainqueur du Mont l’an dernier et qui n’a pas été très loin de récidiver cette année.
Au départ de l’épreuve il se montrait confiant, mais sans plus. « Cette année après un bon début de saison, je suis tombé malade et depuis j’avais de très mauvaises sensations. Voilà deux semaines que ça va beaucoup mieux ». Sur des routes qu’il affectionne, il a démontré que sa forme était ascendante. Il n’est qu’à trois secondes du vainqueur du jour et du premier porteur du maillot jaune, comme Anthony Macron de USSA Pavilly Barentin et un quatrième coureur qui suscite la curiosité depuis ce final au sommet de Brasparts, le Néerlandais Jelte Krijnsen du JEGG-DJR Academy, attendu sur ces deux prochains jours.
Albert Le Roux