Il est 14h dimanche quand Erwann et le reste de son équipe s'élancent sous le ciel menaçant bordant les quais du Faou. 103 km de course à travers des paysages plus sauvages les uns que les autres pour le côté bucolique, mais une bosse avec un passage à 23% et quatre gwenojenn pour le côté sportif. Rien que ça !
Quelques heures plus tard, assis à même le sol, le grand de l'équipe La Crêpe de Brocéliande – Bodemer Auto, entouré de son père et de quelques supporters, se laisse aller à la confidence. « Si on m’avait dit jeudi que j'allais faire une cinquième place j'aurais signé sans hésiter. De plus une cinquième place en haut de Brasparts, vous imaginez ! » confie le coureur de 20 ans.
Place à la réalité du jour pour aborder en toute sérénité l'étape Le Faou – Plougastel-Daoulas : « les coureurs avaient retenu la leçon de la veille. Tout le monde voulait sortir dans la première échappée pour éviter cette fois-ci d’être piégé », précise Erwann qui tire un coup de chapeau à la solide performance des équipiers du maillot jaune Anthony Julien. « Après les dix premières bornes, nous sommes arrivés super vite dans la première bosse qui était franchement monstrueuse. Puis après, Chambéry s'est mis à rouler du début à la fin en imposant un gros tempo ». Il finit son étape dans le premier peloton. Sa prestation du jour le rassure après sa journée difficile de la veille. « L'objectif c'était d’être dans le top 20, donc je pense que ça le fait et je considère le contrat rempli pour cette quatrième semaine de course après ma reprise », ajoute cet optimiste. Il finit en effet 20e à 4mn 41.
Mais pour l’heure, il en revient encore et toujours à sa folle journée de vendredi à la conquête de Brasparts: « Ma cinquième place au Mont Saint-Michel, rien que le fait d’y penser, ça me fait du bien et c'est cela que je retiendrais pour ma première participation à la Sportbreizh, épreuve mythique, pareille à aucune autre ». Place désormais aux championnats de France samedi.
Fanny Abiven