Au pied du Mont Saint-Michel de Brasparts se situe un alignement de petits menhirs portant le nom d’Eured Ven, la noce de pierre en breton. Selon la légende, ces cailloux seraient d’anciens habitants du coin qui auraient été transformés en pierre un jour de mariage parce qu’ils n’auraient pas laissé passer le curé de Brasparts et son enfant de chœur qui allaient porter l’extrême onction à l’un de leurs paroissiens mourants (lu sur le site Bretagne.com !). « Anciennes légendes, vieilles histoires…», dites-vous ? Pas si vieilles, car ce vendredi 17 juin 2016, une nouvelle version s’est écrite sur l’étroit chemin qui monte à la chapelle de Saint-Michel. Un conte contemporain, où bien entendu, dans sa chevauchée fantastique à travers la lande, le héros ne portait pas de soutane, mais était revêtu d’une tunique blanche du plus bel effet frappée de l’hermine. Son nom : Valentin Madouas, premier leader de la Sportbreizh 2016, accompagné, comme le curé de Brasparts par son enfant de chœur, Yann Botrel. Pendant les 92,7 km de la première étape de cette course si particulière, une centaine de coursiers voulurent empêcher le sociétaire du Bic 2000 d’arriver en tête aux abords de la chapelle. Mal leur en a pris, car certains y ont aperçu l’Ankou.
Le Yeun Ellez
Et pourtant le Yeun Ellez, la porte de l’Enfer, située à quelques encablures de la chapelle, dans les anciennes tourbières du Youric, n’est plus accessible depuis plus d'un demi-siècle, noyée sous les mètres cubes d’eau du lac de Brennilis. C’était sans compter le fléchage effectué par les organisateurs. Ils ont reconstruit le Yeun Ellez au sortir de la Départementale D 785. Sur un kilomètre, les coureurs ont vraiment connu l’enfer, exténués par le rythme imposé par le champion de Bretagne. Certes, les compétiteurs qui voulurent se mettre en travers de son chemin, n’ont pas été transformés en granit, comme les noceurs de naguère. Mais arrivés là-haut, à la chapelle, leurs muscles étaient durs…comme de la pierre.